Une œuvre est constituée d’un assemblage de matériaux. Tous ces matériaux sont tributaires des années qui passent (constitution des matériaux et conditions de conservation). Les facteurs de dégradation sont divers et hétérogènes et ces facteurs peuvent se combiner entre eux et induire des pathologies particulières comme les micro-organismes ou des insectes, il est donc important de souligner qu’une œuvre dans un mauvais état de conservation est plus sensible aux dégradations qu’une œuvre en bon état.
L’analyse de l’œuvre et de ses altérations va donc permettre d’identifier la cause de celles-ci et permettre d’apporter la meilleure solution en termes de traitement.
Les facteurs de dégradation sont de deux types : les facteurs de dégradation naturelle et les facteurs dus à l’homme.
Les facteurs naturels :
• Comprennent les facteurs biologiques dus aux insectes, rongeurs, ou même les algues, les champignons.
• Les facteurs mécaniques causés par les vibrations tels les séismes…
• Les facteurs chimiques tels les pollutions atmosphériques ou l’air salin…
• Les facteurs physiques sont les plus importants : l’humidité, la température et la lumière.
Les facteurs de dégradation dus à l’homme :
•Comprennent les interventions de type modification de condition de l’environnement, modifications inappropriées ou mauvaise manipulation.
- L’accumulation de poussière induisant un vieillissement prématuré, oxydation et ensuite le textile devient cassant. 1èreopération à faire : supprimer la poussière (retrait des scrupules).
- La lumière : elle est constituée du spectre électromagnétique tout comme les rayons X, les UV, Les infrarouges, c’est donc une énergie. La détérioration dépend de la lumière que l’objet a reçue, de la longueur d’onde de cette lumière et de la sensibilité́ des matériaux. La sensibilité́ des matériaux à la lumière dépend de leurs composants chimiques de ce fait certaines couleurs sont donc plus sensibles que d’autres (ex : les rouges, les violets). Les pigments de la peinture de chevalet (peinture à l’huile) sont généralement plus stables que les pastels, les aquarelles, parce que les pigments sont plus enrobés par les liants .Ce qui explique pourquoi les pastels et les aquarelles doivent être munis d’un verre en protection.
- La pollution : est facteur de dégradation importante, notamment dans les villes de fortes pollution. L’effet destructeur se combine le plus souvent aux effets corrosifs, du climat et de la lumière. Ceci affecte les objets, et les monuments mais également les œuvres d’art.
On parle parfois de facteurs chimiques quand la pollution est quotidienne et industrielle. La poussière combinée à l’eau induit des facteurs chimiques, tel que l’acide sulfurique qui ronge un grand nombre d’œuvres monumentales.
Il y a divers types de pollution, le dioxyde de souffre, sulfure d’hydrogène, gaz carbonique. On trouve également des poussières telles que les suies, la nicotine, les fumées issues de matières combustibles. Tous ces éléments ont une grave incidence sur la conservation des supports comme la toile des œuvres ou sur la conservation des pigments. facteur de dégradation de la cellulose, composant en grande partie sur la toile et ceci va favoriser des dégradations dites spontanés (ou induites). Plus il y a de poussière, plus il y a des oxydations qui vont se traduire par des coupures. Certaines poussières comme la suie, issue d’une combustion incomplète peuvent altérer la couche colorée, qu’ils s’agissent du vernis ou de la peinture. La pollution liée au gaz carbonique de l’homme occasionne des dégradations importantes (le gaz carbonique oxyde les couleurs). - Les vibrations sont également à l’origine de nombreuses pathologies et qu’il s’agisse de vibrations aériennes (ondes) ou vibrations solides (occasionnées par les passages d’avion, de trains ou voitures). Celles-ci vont occasionner des altérations de type écailles, soulèvements de la couche picturale.
- Les processus physiques de dégradation causés par des conditions climatiques hygrométriques défavorables.
- Les processus mécaniques de dégradation dus aux forces mécaniques autrement dit les tractions du support.
- Les processus chimiques de dégradation qui résultent des transformations de certaines matière en d’autres.
- Les processus biologiques de dégradation peuvent être causés par l’attaque de micro-organismes ou insectes qui parasitent les matériaux en s’en nourrissant.
- En dernier lieu, l’homme représente le facteur de dégradation le plus important pour la conservation des œuvres d’art. L’homme est malheureusement souvent à l’origine des mauvaises manipulations, chocs, accidents, changement de format , changement de lieu de conservation, voire interventions de restauration abusives ou non adaptées.
Conseils pour une conservation optimale des œuvres d’art
- Il convient de placer un tableau dans un lieu ayant une température et un taux d’hygrométrie constants avec une variable de + ou moins 5° à condition de ne pas dépasser 55% d’humidité relative
- L’exposition à la lumière ne doit pas dépasser 150 lux pour un tableau peint à l’huile et 50 lux pour une œuvre peinte sur un papier. Attention, utiliser des ampoules froides pour l’éclairage les œuvres.
- Il est important de ne pas exposer une peinture à l’huile ou tout autre peinture au dessus ou à proximité d’une source de chaleur important.
- Les tableaux ne doivent pas être placés dans des zones de vibrations importantes. Il est conseillé de les dégager du mur par l’intermédiaire de cimaises et de poser au dos du cadre des petits patins qui absorberont les vibrations.
- On peut aussi vérifier le système d’accrochage du tableau en remplaçant les pitons ou ficelles par des attaches en nylon